Biographie

La démarche artistique de Werner Moron est fondée sur une distance critique permanente du marché de l’art. Pour cela, il a choisi de mettre en scène des actes, des performances ou des événements qui impliquent la participation du spectateur, comme sujet et comme citoyen, sollicité dans un dialogue.  Afin d’expérimenter le monde, un monde concret, W. M. varie constamment les lieux d intervention et mélange les modes d’expressions artistiques et les modes de production : peintures, dessins, installations, performances, conférences - performances, dans des lieux institutionnels ou non - institutionnels, publics ou privés, où la participation d’un spectateur est constamment sollicitée. A cela s’ajoute une pratique obstinée de l’écriture qui jette une lumière sur l’origine verbale de sa création plastique, sur sa fascination devant le langage et ses pouvoirs des significations. C’est ainsi que, dans un même mouvement, W. M. affirme avec clarté une implication politique acérée et une charge esthétique et poétique déterminante.  La somme des intentions alternatives, l’éclectisme des événements qui mêlent les déclamations poétiques ou polémiques, les travaux d’écriture, les improvisations musicales, à côté des éditions, de catalogues ou de livres d’artiste, ont trouvé leur nucleus dans la notion de biotope artistique et la création de ce que W. M. nomme les « Paracommand?arts », une activité artistico-sociale dont le but est de faire prendre conscience au public des conditions économiques et idéologiques qui influent sur son comportement et son appréhension de l’art. Lors d’événements ou de performances passés, W.M. a eu recours à des éléments hétéroclites présentés dans des contextes de monstration fort peu institutionnels pour la plupart. La nature des oeuvres l’exige : des oeuvres monumentales de vingt-cinq mètres de long, des « déchets de peintures », des oeuvres qui prennent la forme de résidences-sculptures (tunnels, tentes, wagons, chambres,...), des reliquats d’actions menées sur le mode de ce que W.M. nomme des « enfermements ». Tous ces éléments sont amenés à vivre en dehors d’un contexte de conservation classique, où exténuation, dépérissement, transformations et métamorphoses opèrent inéluctablement.  De là sont nées ce que W. M. a appelé des vivaces, des éléments d’œuvres qui, débordant des intentions initiales, évoluent d’une présentation à l’autre et  dialoguent dans des lieux et des temps diversifiés.